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Le SCORE est l’acronyme de Symptôme-Cause-Objectif-Ressource-Effet.
Ce modèle identifie plus en détail les composantes de l’état problème en distinguant le symptôme qui est la partie visible de la problématique des causes qui sont les éléments qui sont sous-jacents au problème.
Voici comment Robert Dilts définit ainsi les éléments du SCORE :
Si ce modèle reste tout à fait opérationnel, il possède une faiblesse liée au fait du lien C => S, ou la cause qui a provoqué l'état problème qui s'exprime par le symptôme.
On est là dans un modèle qui est sous-tendu par une relation de causalité linéaire.
Les atouts du modèle SCORE
La PNL nous propose l’équation Etat problème + Ressource => Etat désiré. Cette équation simple peut s’avérer insuffisante et particulièrement lorsque l’état problème n’est que le symptôme du vra problème.
En appliquant le SCORE, nous explorons les causes qui sont à l’origine des symptômes qui s’expriment. Elles sont principalement localisées dans le passé mais avec des effets dans le présent. On sent ici déjà naître une certaine ambigüité que nous résoudrons avec le modèle SOCCER.
Nous définissons l’objectif que la personne veut atteindre et qui remplacera la situation problème. Cet objectif est donc bien dans le futur
Et enfin les effets du fait d’avoir atteint cet objectif sont situés dans un futur qui débute dès que l'objectif est atteint.
Le SCORE induit donc une exploration temporelle du problème:
Au-delà de l’évidente pertinence de ce modèle il est intéressant de s’interroger sur l’ordre de la séquence induite par le modèle SCORE.
Si nous l’examinons à la lueur de la temporalité qu’amène le modèle on découvre que nous faisons des sauts dans le temps :
Le SCORE est appliqué en posant une séquence de questions:
• C’est quoi le problème ? pour identifier le SYMPTÔME
• Quelle est la cause ? => CAUSE
• Que voulez-vous à la place (de ce problème) ? =>OBJECTIF
• De quoi avez-vous besoin pour atteindre cet objectif ? => CAUSE
• Quand vous aurez atteint cet objectif, qu'est-ce qui changera de manière plus globale? (vérification de l’écologie) => EFFETS
L'acronyme SCORE induit un ordre dans la séquence. Et il est intéressant de questionner cet ordre.
C'est ce que certains ont fait et qui donne lieu à d'intéressantes observations
Le modèle SCORE peut être utilisé en variant l'ordre des lettres. voici deux exemples
Venons en maintenant au modèle SOCCER créé en 2000 (Christian Vanhenten 2000, site metapnl.com absobé en 2008 dans le site aikicom.eu/pnl/)
Si le modèle SCORE est efficace et pertinent dans de nombreux cas, il possède une faiblesse liée au fait qu’il est sous-tendu par une relation de causalité linéaire.
« La cause provoque le problème qui s’exprime par le symptôme »
Prenons l’exemple suivant :
Prenons un autre exemple :
Mes parents ont divorcé > Je ne crois pas aux couples qui durent
« Je ne crois pas aux couples qui durent » est une croyance qui sans doute amène un symptôme tel que la difficulté de vivre une relation durable. On est donc plutôt dans le cas où « Je ne crois pas aux couples qui durent » est la cause alors que les relations qui ne durent pas est le symptôme.
« Mes parents ont divorcé » est peut-être alors la cause de la cause mais ne sort-on pas là du modèle ?
Ajoutons à cela que la recherche de la cause dans une linéarité implacable peut dans certains contextes et notamment les contextes professionnels, déboucher sur des recherches de fautes voire de culpabilités surtout si nous cherchons la cause à l’extérieur ou si la cause peut être imputée à une autre personne ou à une entité (un service, un concurrent, un pays,..)
Comme par exemple dans :
« Il est la cause de notre perte du trimestre > il doit être licencié »
Si ce modèle est pertinent dans de nombreux cas, il gagne à être étoffé d’une touche de systémique.
Examinons cela:
Une situation problème n’est un problème que parce qu’il se maintient dans le temps. S’il s’arrêtait, il n’y aurait rien à faire.
S’il se maintient c’est parce que le système que constitue la personne vivant le problème est à l’état d’équilibre.
C’est un équilibre qui est dû au caractère homéostasique des systèmes, propriété qui nait de la rétroaction.
Cette rétroaction (ou boucle de feedback) se retrouve dans ce que l’on appelle les prophéties auto-réalisantes
Si l’état problème est bien un état d’équilibre ,il est raisonnable de penser que le problème n’existe pas depuis toujours.
Un processus s’est mis en place qui a amené la situation dans l’état d’équilibre actuel.
Dans son livre « Stratégies du Génies, Aristote et Einstein » Dilts reprend les différentes formes de cause définies par Aristote et les intègre dans le SCORE.
Étonnement il place dans le S de symptôme les causes contraignantes qu’il définit comme « l’ensemble des relations suivies, des présupposés et des conditions limites (ou l’absence de limites) dans un système qui maintient son état (nonobstant la chaîne d’événements qui l’a amené) »
Si le SCORE est un modèle utile dans le contexte des démarches de changement,
il peut être regretté qu’il induit la notion de cause linéaire : CAUSE => SYMPTÔME.
Si le SCORE n’exclut pas la notion de causalité circulaire, la pratique montre que seuls les praticiens PNL sensibles à la systémique y auront recours les autres appliqueront le modèle d’une manière réductrice en linéarisant des problèmes complexes.
C'est la raison pour laquelle j'ai modifié le modèle SCORE et créé le SOCCER .
Le SOCCER met en évidence les aspects systémiques de l’état problème. Le SOCCER est l’acronyme de Symptôme-Objectif-Conditions initiales-Conditions de maintien-Effet-Ressources.
Le symptôme, comme dans le SCORE est la manifestation du problème, ce qui peut être observé, ce que le sujet vit comme étant pénible, difficile, insupportable.
C’est le problème annoncé, ce qui ne va pas.
L’objectif est l’état désiré qui remplacera l’état problème.
C’est un nouvel état d’équilibre.
Si l’objectif PNL définit les conditions de bonne formulation d’un objectif il convient de prendre en compte l’aspect dynamique des systèmes.
Si je me sens mal je peux me forcer à penser à quelque chose de gai et ressentir brièvement une sensation agréable.
L’objectif de me sentir mieux est donc atteint, il est concret, observable, sous mon contrôle mais il ne se maintiendra pas dans le temps.
Très vite mes problèmes reviendront à la charge et me ramèneront dans mon état problème.
Les détracteurs de la PNL dénoncent souvent le caractère fugace et non persistant des changements générés par la PNL. La prise en compte des aspects dynamiques des systèmes permet d’envisage un changement durable en s’épargnant au passage de devoir travailler sur les conditions « initiales ».
Ces conditions initiales sont les processus qui ont permis que l’état problème émerge à un moment donné, dans un état donné pour aboutir à l’équilibre dans sa forme actuelle manifestée par les symptômes.
Les conditions de maintien sont les boucles systémiques qui maintiennent le système-problème dans son état d’équilibre.
Un système dans le sens défini par la cybernétique contient un « mécanisme » qui le stabilise. C’est l’homéostasie. Il repose sur la notion de rétroaction négative qui injecte l’output dans l’input de manière négative pour une régulation « automatique » du système.
Un exemple classique est la régulation de nos systèmes de chauffage. Si nous réglons notre installation pour atteindre et conserver une température ambiante de 20° (l’input), le système de régulation soustrait la température ambiante mesurée par le régulateur (l’output) à la température demandée (input). La différence de température va déterminer l’intensité de chauffage que produira l’installation. Puis, à mesure que la température ambiante augmentera, la différence (input-output) se réduira pour arriver à une stabilisation à la température ambiante demandée.
Lorsque nous parlons avec une personne, nous faisons de même. Le niveau sonore de notre voix (le signal) doit être supérieur au niveau sonore environnement (le bruit). C’est le rapport signal/bruit. Si le niveau sonore (le bruit) de la pièce augmente, nous parlerons plus fort. Nous mesurons l’intensité nécessaire en observant notre interlocuteur (la rétroaction). Ainsi ce n’est pas le bruit ambiant qui est la cause du fait que nous parlions plus fort mais bien le fait que nous observons si notre interlocuteur nous entend ou pas. Le système que nous formons réagit à une influence extérieure, pas comme une cause mais bien comme une influence, une condition imposée par l’environnement. Il n’y a pas de causalité linéaire au sens où le niveau de bruit externe ne détermine pas le comportement. En effet, je pourrais opter d’articuler mieux ou de parler plus lentement ou utiliser le langage des signes si nous le connaissons.
Enfin,
L’effet matérialise la notion d’espace des solutions qui est plus vaste que l’espace problème et permet de prendre les aspects écologiques relatifs au changement suivi.
On le voit le SOCCER apporte une représentation nouvelle
Qui permet d’affiner notre intervention
que l’on pouvait trouver dans le SCORE moyennant quelques efforts.
L’expérience montre que la structure d’un modèle influence notre manière de penser. SOCCER et SCORE s’enrichissent mutuellement en générant une flexibilité mentale qu’aucun des modèles pris isolément ne peut apporter.
La notion de condition est fortement différente de la notion de cause.
"Tu m'énerves" semble indiquer que l'autre est capable de mettre la personne dans l'état énervé(e).