Jacques est dans une grande surface. Un jeune homme visiblement pressé vient se placer dans la file juste devant lui et fait mine de ne rien remarquer. Jacques est choqué par cette attitude sans gêne et est tellement interpellé qu’il ne trouve rien à dire et se résigne à ne pas réagir.
Coralie dans la même situation sent monter la colère en elle et agresse verbalement le jeune homme qui bredouille quelques excuses avant de reprendre sa place dans la queue.Dans cette situation Jacques et Coralie ont adopté une réaction qui leur est habituelle face ce genre d’événement. Le fait que cette réaction leur convienne ou non importe guère; c’est leur réaction et il s’y sont habitués. La PNL de niveau 0, c'est la vie au quotidien, c'est la PNL de monsieur Jourdain qui fait de la prose sans le savoir (le Bourgeois gentilhomme de Molière).
Coralie est dans la file de la caisse du supermarché et voyant le jeune homme la dépasser sent la colère monter en elle. Elle connait si bien cette réaction et a appris à composer avec elle. Elle a appris lors d’une formation PNL à réagir au déclencheur de sa stratégie de colère qui la pousse à dire des choses qui dépassent sa pensée et qu’elle a souvent regretté. Instantanément elle est à même de se placer en position méta et d’examiner le choix entre la colère et ses effets ou la mise en oeuvre d’une stratégie qui recadre sa perception et lui permet de choisir la réaction la plus adéquate pour répondre au comportement sans-gêne du jeune homme. Elle choisira de procéder à un recadrage élégant pour faire comprendre avec humour au jeune homme qu’elle n’accepte pas d’être ainsi dépassée.
Monique est thérapeute. Elle reçoit Jacques qui lui demande de l’aider à changer son attitude qui l’enferme dans le mutisme dans une situation de sans-gêne comme il vient de vivre au supermarché. Après un décodage minutieux et précis de son état interne, de la stratégie qui le prive de choix. Elle lui proposera un travail sur ses croyances suivi de l’installation d’une nouvelle stratégie et d’un travail sur les sous-modalités.Monique en praticienne chevronnée a appris utiliser les procédés de la PNL pour aider ses clients atteindre leurs objectifs. Elle a suivi la formation de maître-praticienne et suit régulièrement des séminaires qui lui apportent de nouveaux modèles. Quand elle applique une technique elle se montre flexible et peut combiner dans l’instant tous les modèles qu’elle connait pour répondre au feedback qu’elle observe.
Etienne est conseiller en communication. Après sa formation en PNL il n’a pas perdu un instant. Il applique ce qu’il a appris avec ses enfants de jeunes adolescents en difficultés scolaires mais également dans sa profession où il a mis au point une technique de réunion construite à partie de la stratégie d’objectif, de quelques ancrages spatiaux et de techniques de recadrage simple destiné à garder le fil conducteur de la réunion et d’éviter les digressions qui allongent indéfiniment les discussions sans aboutir.
Le niveau III est le premier niveau de la méta-PNL.
A ce niveau le méta-praticien entre de plain-pied dans la modélisation. Il identifie les comportements modéliser puis construit un modèle qui sera applicable dans la pratique.
Lorsque l’on parle de modéliser, on s’intéresse plus spécifiquement la modélisation de compétences. Grinder et Bandler ont modélisé Milton H. Erickson et en on tiré plusieurs modèles dont le Milton modèle. Mais la modélisation s’applique également des comportements qui posent problème. Et il est intéressant de constater que beaucoup de personnes qui vivent un problème sont passés maîtres dans l’art de maintenir vivant leur comportement problématique. Les personnes phobiques excellent dans l’art de générer une réaction émotionnelle intense la simple vue d’une araignée ou d’une porte d’ascenceur qui s’ouvre.
Modéliser les comportements intéressants et les comportements-problèmes permet de définir les différences qui seront la base de l’élaboration des procédés d’intervention. C’est en modélisant les personnes phobiques que Bandler a pu affirmer soigner une phobie en quelques minutes.
En dehors du cadre thérapeutique, des processus « correctifs », la modélisation trouve son intérêt dans l’éducatif par la modélisation de comportements efficaces et l’élaboration visant transmettre ce savoir-faire d’autres.
Au quotidien, la modélisation trouve matière modéliser en permanence. Modéliser nos comportement habituels, nos manies, modéliser un proche qui « fait mieux dans un contexte donné ». Cette modélisation l est affaire de tous et se résume la question suivante: « comment fais-tu pour …. »
Aller la rencontre d’un comportement particulier et décoder la structure qui la sous-tend. L’objectif est de découvrir le comment. Comment faire pour faire comme cet expert.
Un modèle ne sera jamais meilleur que ce peut être l’original. Il est dès lors essentiel de s’attacher des compétences qui apporte un réel « plus ».
En fonction de son objectif, le méta-praticien sélectionnera le comportement d’un proche, d’un collègue ou d’un expert dans sa matière.
Ce niveau n’est pas réservé une élite modélisante, un groupe d’initiés triés sur le volet. Il est du ressort de chacun de nous. Une modélisation peut ainsi se dérouler sur un coin de table, à l’issue d’un repas, lors d’une conversation. Faire émerger le petit indice, le procédé qui fait que la personne questionnée fait ce qu’elle fait comme elle le fait. En fonction de son expérience, le méta- praticien captera les éléments pertinents de la structure modélisée. Ensuite il les testera pour en retirer le modèle qui lui permettra de reproduire la comportement avec plus d’efficience.
A partir des éléments recueillis durant la phase initiale de la modélisation, le méta- praticien construit un modèle destiné transférer la compétence modélisée.
Les êtres humains forment un système complexe hautement inter-connecté. On ne peut endosser la compétence d’autrui comme on mettrait son manteau. Nous avons notre identitié, notre structure interne construite au fil de nos expériences de vie et partir de notre héritage génétique.
Le méta-praticien articule avec élégances les éléments « universels » de la compétence à transférer avec les particularités propres de la personne qui s’apprête à la recevoir.
Les étapes de la modélisation: recueil d’informations, élaboration du modèle, test et élaboration du procédé de transfert peuvent s’effectuer de différentes manières en fonction du type de compétence, du contexte et des objectifs poursuivis.
Le méta-praticien sera ainsi amené à revoir les schémas d’exploration.
Au niveau logique IV de la PNL (le second niveau de la méta-PNL), le méta-praticien aborde le processus de la modélisation.
Sortir des schémas habituels lui permettant de construire les modèles, faire émerger la structure de la compétence à modéliser.
Il ne s’intéresse pas ici au contenu de la modélisation. La question qu’il se pose est « Comment découvrir des choses ». Si nous prenons l’exemple de la mise en évidence des prédicats verbaux qui traduisent nos registres sensoriels, le méta-praticien se penche sur la manière de mettre en évidence des prédicats et non les prédicats pour eux-mêmes.
A partir de là, il remontera la chaîne pour développer des modèles de plus en plus connectés à la pratique.
Cette démarche entre en scène lorsque le méta-praticien va à la rencontre d’une matière nouvelle, d’une avancée dans une théorie scientifique, dans la découverte de nouveaux paradigmes. Sa démarche l’amènera à remettre en question les fondements épistémologiques sur laquelle est construite la pratique.
La modification du processus de la modélisation – ou méta-modélisation – permet d’aborder l’exploration de compétences dans de nouveaux domaines. C’est ici le processus même de la modélisation qui est au centre de notre intérêt.
Les paradigmes qui sous-tendent notre pratique influencent de manière considérable la vision de notre pratique.
Le P de PNL signifiant programmation nous rappelle à souhait la métaphore du cerveau-ordinateur qui a été adoptée par les co-créateurs de la PNL dans les années 70.
Cette métaphore très en vogue cette période transforme notre esprit en ordinateur et nos pensées en programmes.
Il devient ainsi possible de « changer un programme » pour changer de comportement. Aujourd’hui, plus personne ne peut encore soutenir cette comparaison cerveau-ordinateur. Les progrès des neuro-sciences, des sciences cognitives ont considérablement évolué.
Pourtant la métaphore peut encore rendre de bons et loyaux services si l’on l’englobe dans un ensemble de paradigmes plus vaste. Les théories de Newton ont été invalidées depuis longtemps par des théories ultérieures.
L’Univers mécanique a trouvé de nouveaux paradigmes au fil de son évolution. Pourtant les lois de Newton restent valables dans un contexte donné, à une échelle donnée. Il est inutile de découvrir et assimiler les théories d’Einstein pour expliquer la chute d’un corps sur la Terre.
Par quelle métaphore remplacer l’ordinateur-cerveau ? Qu’est-ce que cela apportera de plus ? Les modèles développés sur base d’un paradigme donné produisent-ils le même effet lorsque le paradigme change ?
C’est le questionnement du méta-praticien à ce niveau. Celui qui a déjà eu l’occasion de s’essayer à cet exercice comprend tout le bénéfice qu’il peut retirer de cette exploration.
Si l’on applique le questionnement des paradigmes au quotidien, on découvre toutes les approches proposées par de nombreux auteurs et cela nous permet de voir en quoi ils se rejoignent ou non sur les plan des paradigmes, des croyances de bases qui étayent leurs affirmations.
Dans le domaine du développement personnel il peut être très riche de dépasser les simples dires d’un Guy Corneau, psychanalyste jungien québécois, d’un Marshal Rosenberg qui a développé la communication non-violente pour revenir aux paradigmes qui sous-tendent leurs manières de voir les choses. Explorer ces domaines ce niveau génère un apprentissage.
L’épistémologie est une réflexion critique sur la connaissance. La méta-PNL s’intéresse notre manière d’apprendre, de mener nos explorations pour développer notre connaissance.
Le travail de la méta-PNL à ce niveau se penche sur les conditions, le développement, les principes et les limites de notre connaissance.