Vivre normalement

retrouver l'espoir, le témoignage d'une réfugiée syrienne bloquée à la frontière de la HongrieJ'ai vu cette vidéo de cette mère de famille syrienne, auparavant professeur d'anglais dans la banlieue de Damas et qui a choisi de fuir pour retrouver l'espoir d'une vie ailleurs car là d'où elle vient c'est l'enfer. Elle est même prête à confier sa fille pour qu'elle grandisse et puisse aller à l'école, normalement et elle serait même prête alors de retourner dans son pays déchiré.
Voir cette vidéo et revenir aux tracasseries du quotidien, à la liste des choses à faire, à la voiture qu'il faut aspirer, à ce roman que l'on voudrait terminer.

Et la question émerge : Est-ce possible de vivre normalement ?

quand des personnes sont dans le désespoir ou se font tuer,
quand des personnes mal intentionnées exploitent la douleur de ceux qui n'ont d'autre choix pour chercher un lieu de vie et de survie que de faire fructifier leur business malsain,
quand des politiques sensés nous représenter n'agissent ou agissent mal dans la seule optique de rester élus et ont perdu toute vision politique à moyen ou long terme?

Puis on éteint l'écran et on retrouve le quotidien avec ses bonheurs, ses plaisanteries, ses petites contrariétés.
Se sentir coupable ?
Pas du tout.
Se sentir concerné ? Oui bien sûr.

Il nous faut vivre dans la conscience de ce que nous vivons de nous tenir informé et d'ouvrir grand ouvert notre espace de compassion pour ces familles, ces personnes en détresse qui ont l'énergie de marcher pour se mettre à l'abri et retrouver l'espoir, non pas d'une vie meilleure, mais d'une vie tout court.

Et bien sûr qu'il y a de la place pour d'autres attentions, pour des difficultés sans doute moins criantes mais néanmoins bien présentes chez nous ou chez des proches.

Bien sûr qu'il est encore permis -- ce serait un comble --  de rigoler, de déconner, de plaisanter ou simplement de sourire à la vie dans ses manifestation quotidiennes.

Être vivant c'est être soi, sensible à ce que l'on vit et ouvert, connecté à ce qui se passe autour de soi.

Sans tension, sans lamentation, sans morosité, sans fatalisme, sans excès.
Mais cela ne veut pas dire sans action, sans expression, en laissant faire et sans rien dire.
Le quotidien n'est pas un refuge ou je me cache le drame de ceux qui en cherchent un.

Le quotidien est un espace de présence et de connexion qui prélude à l'action.
À son niveau, à partir de soi, à partir de chez soi et sans chercher à tenter de résoudre tous les problèmes du monde.
Mais sans pour cela se résigner ou attendre que ce soit les autres qui bougent.

Une fois encore le colibri se manifeste et nous siffle à l'oreille: chacun fait sa part!

 

 

 
 
 
 
 
 

Vous aimerez aussi

Le pouvoir de la vulnérabilité
Extraordinaire exposé de Brene Brown à propos de la vulnérabilité. Je vous en propose ici un extrait tout en vous invitant à écouter l'exposé complet Quand vous avez travaillé dans le social pendant 10 ans, vous réalisez que les relations humaines sont la raison de notre présence sur terre. Tout tourne autour de cela, sur le plan neurobiologique, nous sommes conçus ainsi. j'ai buté sur cette chose sans nom qui détruisait totalement les relations d'une façon que je ne comprenais pas, et j'ai découvert qu'il s'agissait de la honte.
La notion d'ancrage
L'ancrage c'est notre connexion à la Terre, c'est une condition essentielle de notre stabilité. On fait souvent la métaphore des racines d'un arbre lorsque l'on parle d'ancrage. C'est le cas dans la video ci-dessous. En AïkiCom on cherche à développer une forme d'ancrage particulière en ce sens qu'il est dynamique.
Le ma, un soleil entre deux portes
En japonais le terme ma représente à la fois l’espace et le temps. On peut le traduire par intervalle, espace, durée, distance. Son kanji (caractère japonais) est un soleil qu’entourent deux portes : 間. Le ma est à la fois ce qui sépare et ce qui unit. En musique, le ma est le silence entre deux phrases musicales. Sans lui les mélodies ne peuvent se révéler dans leur harmonie. En calligraphie japonaise, le sens est dans le trait et le ma est l’espace entre ces traits. Il les relie et les sépare. Si le calligraphe s’arrête entre deux traits, pour réfléchir ou reprendre de l’encre, l’enchaînement est perdu. On dit alors que le trait est mort. Le ma est l’espace du kimyaku qui signifie enchaînement du ki, l’énergie de vie.
La grenouille, le sage et le scorpion
Deux fables à propos d'un scorpion et de notre manière de réagir face au comportement négatif d'autrui. Le scorpion et la grenouille Un scorpion demanda à une grenouille de le prendre sur son dos pour le transporter sur l'autre rive d'une rivière. La grenouille refusa en ces termes: "Il n'en est pas question. Dès que […]
Senseï
Certains de mes élèves ont pris l'habitude de m'appeler senseï. D'abord amusé j'ai pris le temps de sentir ce que je ressentais lorsque l'on utilisait ce mot tellement chargé de sens pour moi. A l'amusement et l'étonnement a succédé un léger inconfort. S'agissait-il d'une affectueuse moquerie, de la mécompréhension de ce que ce mot veut dire ou s'agissait-il d'un choix délibéré venant alors pour moi comme une forme de reconnaissance. Oh, non pas de reconnaissance pour moi en tant que personne mais plutôt reconnaissance de la relation qui nous lie dans notre cheminement.
Le temps libéré
Lorsque l'on court tous les jours après le temps, les rendez-vous, les contraintes. Lorsque même les loisirs prennent la forme d'un rendez-vous et lorsqu'enfin on peut se laisser ... à respirer, on en vient à espérer de libérer un peu de temps pour prendre le temps plutôt que ce soit lui qui nous prenne.
e-mail, guerre propre de la communication
Répondre à un email dans l'émotion c'est la guerre propre de la communication: envoyer la réponse comme ces avions qui larguent à haute altitude leur bombe sur la cible sans voir de près l'impact. Une opportunité de de retrouver sa liberté d'agir autrement ! Il y a des jours comme cela où il nous est […]
Être dans le flux (1) - percevoir
Vous avez sans doute déjà vécu ces moments où tout semble aller de soi. Vous pensez à quelqu'un et il ou elle vous téléphone. Vous cherchez une place de parking et un conducteur démarre comme pour vous céder la place. Vous lancez un projet et vous croisez des personnes intéressées vous proposent d'y collaborer. Ces moments sont forts, intenses, interpellants. L'Univers s'est-il modifié pour vous aider ou quelque chose dans votre manière de penser a changé?
Le pouvoir des mots
Relevé ce jour ce texte de Koretoshi Maruyama, fondateur de l'Aikido Yuishinkai. Yushin veut dire "je suis l'esprit en soi". Maruyama a développé cette école d'aïkido après une période intense de méditation et d'étude philosophique. Sa réflexion nourrit l'approche AikiCom même si les deux approches sont distinctes (je n'ai aucune connaissance de la spécificité de l'Aikido Yushinkai). Je livre cet extrait en précisant déjà que l'idée qu'il traduit est sans doute un raccourci de la pensée de son auteur et qu'il ouvre tout une réflexion que je partagerai via les commentaires de cet article.
Prendre la responsabilité de notre expérience
Article extrait et adapté du livre "Ne Cessez pas d'être gentils, soyez forts" Certains comportements nous énervent plus que tout. Ils ont cette capacité d’éveiller en nous ces parties de nous-mêmes que nous avons enfouies ou ces attitudes que nous ne nous sommes pas autorisées à vivre. Lorsqu’elles émergent, nous nous sentons en colère ou […]
1 2 3 6