Les conseils de ton silence

le mur de ton silence

le mur de ton silence

C’est bien, tout va bien.

Bientôt nous deviendrons comme ces personnes qui ne se connaissent plus,

Ne se parlent plus que pour échanger des banalités ou des aspects logistiques du style « il n’y a plus de pain », « il y a des courants d’air dans le couloir ».

C’est une évolution vers le moins proche,

Une progression vers le plus éloigné,

Une conquête de l’indifférence anonyme.

Moins on se parle, moins on a de choses à se dire.

C’est sans doute ça aussi le retour vers plus de simplicité.

Peut-être faudra-t-il convenir d’un taux de gravité où une mention, un message, une communication doit être faite.

Le tout est de savoir où on met la barre : l’accident, la maladie, la mort ?

Non pas la mort.

Ben non comme  c’est quand même trop tard.

Moins on en sait sur l’autre, plus on se sent en lien dans le dépouillement relationnel.

C’est sans doute ça non ? Le retour vers une vie de simplicité ?

Et puis c’est cool.

Plus besoin de se prendre la tête pour trouver quelque chose à dire,

Ou simplement trouver les mots pour le dire.

L’autonomie ! ça c’est une valeur qui est actuelle.

C’est tout un travail l’autonomie.

C’est savoir apprécier la solitude.

Il y a tant de gens qui ne savent pas rester seul !

Non je ne parle pas de ceux qui restent seuls par obligation

Ou parce qu’ils n’intéressent plus personne,

Ceux-là après tout l’ont sans doute cherché.

Non je parle de cette solitude que l’on assume personnellement.

Cette solitude qui nous laisse libre de laisser couler le temps entre nos doigts

Sans que personne ne vienne me dire que le temps passé ne revient pas,

Qu’il n’y a pas de deuxième service.

Je veux ignorer que vient inéluctablement le temps où l’on se retourne et que l’on constate le terrain vague d’une vie qui s’est rangée derrière le fanion de l’insouciance qui nous répète à l’envi

D’être nous-même,

De ne pas se prendre la tête,

Qu’on aura bien le temps plus tard,

Que les autres attendront,

Que viendra le moment où …

Et s’il arrive autre chose et bien tant pis !

Désolé, je pensais que ..

Cette solitude ou l’on peut oublier l’autre et ne penser qu’à soi

Et mieux encore, ne penser à rien, même pas à soi.

Et puis il y a aussi le silence-sanction.

Je ne te parle plus parce que je sais que pour toi la relation est importante.

Pour moi aussi bien sûr mais comme j’ai la main, que c’est moi qui peut décréter ce silence.

Je l’endure plus aisément.

Tu n’avais qu’à te comporter comme j’avais envie de te voir te comporter.

Ta sincérité dévoile ton imperfection.

J’aurais préféré que tu sois plus superficiel ou alors plus dissimulateur.

Que tu ne dises pas ce que je ne veux pas que tu dises.

Parce que tu deviens alors trop différent de l’image que je projette sur toi

De ce rôle idéal que je m’étais construit dans ma tête

Et que chaque fois que tu t’en écartes j’ai mal.

Mais ça, compte là-dessus !

Je ne te le dirai jamais

Ou alors plus tard,

Ou trop tard.

Je préfère m’emmurer.

Je connais mes classiques j’ai écouté « The Wall » de Pink Floyd.

Je vais t’en faire une adaptation à la sauce quotidienne.

Le sentiment de cette puissance que j’ai de pouvoir bloquer d’une simple décision, une relation construite brindille par brindille tel l’oiseau créant le nid de proximité

Les Talibans ont détruit en quelques secondes des bouddhas de pierre construits patiemment par des artistes inconnus.

Mais cela n’a rien à voir avec ce que je vis.

Ce choix que j’ai fait de ne plus te parler que du futile, que de ce qui ne me touche pas

C’est parce que je veux me sentir exister

Et je ne vois pas comment je peux vivre sans cela sans m’isoler

Pour distinguer ton avis de mon avis

Ton opinion de mon opinion

Pour rencontrer qui je suis

Et peut-être que ma tentative est maladroite

Peut-être devrais-je te dire ma détresse

Que je ne suis pas sur que l’isolement ne l’agravera pas

Mais je ne vois pas d’autre issue, c’est la meilleure solution que j’aie trouvé

Alors c’est en moi que je te demande

Attends moi

J’ai besoin des conseils de ton silence.

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